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NOUVEAU

DICTIONNAIRE

D'HISTOIRE NATURELLE,

APPLIQUÉE AUX ARTS,

A l'Agriculture, à l'Économie rurale et domestigue, à la Médecine , etc

PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS.

Nouvelle Edition presqu'entièrement refondue et considé- rablement augmentée ;

AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE.

TOME XVI.

DE L'IMPRIMERIE IV'ADŒL LANOE, RUE DE lA nARPE.

A PARIS,

Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuille, 8.

M DCCC xvir.

Indication des Pages ou doivent être placées les Planches du Tome XVI, avec la note de ce <]u elles représentent.

En. Insectes » . . . . Pag. 87

Hédychre lucidule. Hepiale du houblon. Hélé- rocère bordé et son antenne grossie. Hypophle'e marron. Ibalie coutelier, Ichneumon mani- feslateur. Jchr.fiumon jaune. Ips célle'rier. Iule terrestre. Ixode reduve. . Kermès de la vigne,

E 17. Plantes 74

îcaquîer d'Amérique. Icîquier à sept feuilles. Igname ailée. Illipé à feuilles longues.

D l5. Crustacés lo4

Daphnie plumeuse. Dorippe noduleux. Dromie de Rumphius. Ecrevisse de Barton, Galathée striée, Grapse cendré. Hippe sans mains. Idotée métallique. Leucosie noix. Ligie océani- que. — Limule polyphème. Lyncé sphérique. Squille mante, . > j^ - * ^>-'

E 5, Reptiles . •• 116

Iguane vulgaire. Iguane à bandés. Iguane ga- liote. Iguane marbré. Iguane rouge-gorge. Plature fascié.

E 20. Oiseaux 44^

Ibis à masque noir, Ibis sacré. Jabiru d'Afrique. Gros-bec jacobin.

E 19. Quadrupèdes mammifères 474

Isatis (chien). Jaguar (chat). Jocko (orang).

E 9. Plantes 4Bo

' Henné blanc. Houmiri beaumier. Jambosier domestique, Jaquier fruit à pain.

E 10. Oiseaux SaS

Héoro-taire sanguin. Grue à caroncules, r- Ja- seur.

NOUVEAU

DICTIONNAIRE

D'HISTOIRE NATURELLE.

LAS

lABAK. Nom donné, clans les Indes orientales , suivant Camelli, à unç espèce de Sophore. (ln.)

lACCHUS. Nom spécifique donné, par Linnseus , à r Ouistiti , petit singe d'Amérique. M. Geoffroy ayant fait de ce singe le type d'un nouveau genre , adopte le nom à'iacrhus pour sa désignation latine, (desm.)

lAKAIKACHI. Nom caraïbe de l'arbre qu'on nomme , dans les îles, Acajou-bouge, j^^ajou a meuble. V. Ce- DRÈLE. (ln.)

lAMMA-SIMIRA. C'est, au Japon, suivant Ksempfer, une espèce de Cornouiller, Cornus japordca , Thunb, (ln.) I ARON de Dioscoride. Synonyme du draamculus , espèce de GouET. V. Dracuntium. (ln.)

lARUMA d'Oviédo. C'est Vamhaiba des Brasiliens , ou Bois trompette , ou Coulequin , Cecropia peltata. (ln.)

lASSE , lassus. {Jassus , Fall. ). Fabricius nomme ainsi un genre d'insectes de l'ordre des hémiptères , et dont il avoit placé antérieurement plusieurs espèces avec ses Ci- cales , Cicada , ou nos Tettigones. Suivant lui , le bec ou rostre est à peine plus long que la tête, de deux articles , dont le premier très-court , et recouvert , à sa base , par le char^ peron qui est arrondi et coriace; le labre est presque nul ; les antennes ont la forme d'une soie très-menue , avec le premier article à peine plus épais que les autres.

Leur corps est oblong , avec la tête grande , transverse , arrondie en devant, saillante ; les yeux grands, oblongs, un peu proéminens et latéraux ; le corselet petit, transversal ,

2 I A T

un peu relevé sur les horàs. ; l'ccusson grand, triangulaire , pointu ; l'abdomen comprimé ; les élytres inclinées et à peine plus longues que lui ; les pieds courts , propres à la course , avec les jambes allongées et dentées en scie , et les tarses à trois articles.

M. Fallen , dans sa distribulion méthodique des hémiptè- res , caractérise ainsi le même genre : tête penchée, sans rebords ; vertex linéaire, court, de la largeur du corselet ; jambes très-garnies de petites épines.

Il remarque qu'il est très-voisin de celui des cigales, et que l'un et l'autre, ainsi que les ccrcopes, sont très-entre- mêlés d'espèces hétérogènes , dans le système des ryngoles de Fahricius,

Ces insectes se tiennent plus particulièrement dans les vergers , et sautent à la manière des autres cicadelles. Leurs larves se distinguent , de même que l'insecte parfait, par la forme de leur tête.

J'ai partagé, dans le 3.^"'^ volume de mon ouvrage, sur les genres des insectes, pag. i6i et 162 , celui de cicada de Fabricius, en s\r coupes, d'après les variétés de fornaes de la tête de ces insectes. La position des yeux lisses dans la première de ces divisions embrasse les iasses de ce natura- liste; mais, d'ailleurs, les antennes et le bec ne présentent point , malgré ces changemens, de différences appréciables.

Il m'a paru que ces modlficalions de la tête intluoient sur la situation des deux yeux lisses, et c'est sur ces déplacernens qu'il faudroil porter l'attention.

L'Iasse boucher , lassns laiiiu , Fab. ; Panz. Faim, insect. Germ.^ fasc. Ç>ijîg- 23, elfasc. '02 , tab. 10, est, de nos espèces indigènes, la plus distincte. Son corps est long de trois lignes , un peu incliné et très-obtus en devant , d'un vert pâle , avec le dessus de la tête et du corselet d'un rougeàtre clair; les yeux sont d'unbrun rougeâlre; les deux yeux lisses sont situés sous le bord antérieur du vertex. Il est commun aux en- virons de Paris.

Fabricius rapporte à ce genre la cigale des charmilles de Geoffroy , ou la cigale du wsier ( Cicada rosœ) de Linnseus. Elle est très-petite , d'un jaune verdâlre, avec les ailes blan- châtres et vitrées à leur extrémité.

On la trouve, en quantité , sur les feuilles du rosier , du tilleul , du groseillier, etc. (l.)

lÀTI et CAJU-IATI. Noms que les Malais donnent au Tek, grand et bel arbre qui croît dans les Indes orientales et dans la presqu'île de l'Inde. Sur la côîe du Malabare ; on lui donne le nom de iheka-trkka , selon Rheede {Mal. 4., t. 57). Cesilejalusàc Rumphius, Amb. 6, t. i8. (ln.)

I B A 3

IBABIRABA et GUABIRABA. Suivant Pison et Marc- grave , on donne ce nom, au Brésil , à un fruit qui s'appelle aussi araca-min , et qui paroît être une espèce de Gouyave , Psidium. (ln.)

IBACUS , Léach. Genre de crustacés. V. Scyllare. (l.) IBAIARIBA. V. Ibiariba. (ln.)

IBALIE, Ihalia ^ Lath. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans , famille des pupivores , tribu des gallicoles.

Ce genre , que Panzer nomme sagaris^ se rapproche infi- nimentde celui des /^vi/yys de Linn., ou àesdiplolèpes de (ieoff. étd'Oliv. ; mais les antennes des insectes qu'il renferme sont filiformes, composées, du moins dans les femelles, de treize ar- ticles, et dont la forme est cylindrique; l'une de leurs mandi- bules a quatre dentelures au côté interne; l'autre n'en offre que deux; leurs palpes maxillaires ont cinq articles: leur corps est plus allongé que celui des cynips; le corselet est presque de niveau en dessus avec le sommet de la tête ; l'abdomen est surtout remarquable en ce qu'il est très-comprimé dans toute sa hauteur, et qu'il a la forme d'un couteau ; sa tarière est droite et s'étend le long de sa carène iniciljure ; les ailes supérieures offrent d'ailleurs, ainsi que celles des cynips , une cellule radiale et trois cellules cubitales , dont la seconde très-petite, en forme de point, et dont la dernière grande > triangulaire et allongée , atteint le bout de l'aile; les palpes, de ïttême que dans l'autre genre , sont courts et terminés par un article plus gros ; les antennes sont droites.

L'insecte qui m'a servi de type pour l'établissement de ce genre , a été d'abord placé par Fabricius avec ses opinons , sous ie nom de cultellalor. Il l'a ensuite {_Sysûme des Piézales) transporté dans son genre hanchus. M. Jurine en fait un cynips. L'Ibalie coutelier, Ihalîa cultellator, pi. E 1 1 , 6, a sept ou huit lignes de longueur ; le corps est noir; le corselet est cha- griné , avec l'écusson proaiinule et.échancré ; les ailes sont obscures; l'abdomen est d'un brun ferrugineux, avec se$ tranches aiguës; la tarière est saillante ; les pattes sont noires. J'ai trouvé cet insecte dans le Midi de la France , volti- geant autour des arbres , et cherchant à y placer sqs œufs.

IBAMETARA des Brasiliens. Suivant Adanson , ce se- roili'IcAQUiER , et, d'après d autres auteurs, le MoNBiiî. V. ces mots. (LN.)

IBAPEBA. Nom que les Brasiliens donnoient à un fruit de la grandeur et de la forme d'une orange, et qui contient des grains réniformes. Ce fruit paroît incouuu. (ln.)

4 I B E

IBDARE. Poisson du genre Cypriis-. (b.)

IBE et Ibenbaum. Noms allemands de V If (taxas haccata,\u.)

(LN.)

IBENHOLTZ. C'est l'If en Danemarck. (ln.)

IBÈRE, Iberus. Genre de Coquilles établi par Denys- Monttort , pour placer I'Hélice gualtérienne, qui s'écarie des autres ( Voy. Caracolle ). Ses caractères sont : coquille libre, univalve , ombiliquée , à spire régulière aplatie ; ou- verture enlièie tombante, carénée, à bords Iranchans , à carène remontante ; base bombée, L'Ibère GUALTÉRIE^'NE est grise. Son diamètre est d'un pouce et demi. Elle est ter- restre et originaire de l'Espagne méridionale, (b.)

ÏBÉRIDE , Iberis. Genre de plantes de la létradynamie siliculeuse, et de la famille des crucifères, dont les caractères offrent: un calice de quatre folioles ovoïdes, concaves, ouvertes, petites et caduques ; quatre pétales onguiculés , obtus , ou- verts , les deux extérieurs plus grands ; six étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur, arrondi, compri- mé, cbargé dun style court, à stigmate obtus; une petite silique arrondie, légèrementcomprimée, entourée d'un rebord aigu , échaxicré au sommet, qui contient plusieurs semences, et qui est formé de deux valves en nacelle , séparées par une cloison.

Les ihérides sont au nombre d'environ trente espèces, pres- que toutes d'Europe. Ce sont des plantes à feuilles alternes, simples ou pinnatifides , à fleurs blancbes ou purpurines, et disposées en corymbes. Leurs principales espèces sont :

LIbéRIDE DE Perse, Iberis sempeijlorens , qui est frutes- cente , a les feuilles spatulées, très-entières , obtuses , et les siliques presque didymes. Elle croît dans la Perse et dans la Sicile. ()n la cultive dans les jardins , non parce qu'elle fleurit continuellement, comme son nom latin semble le faire croire, mais parce qu'elle fleurit souvent pendant tout l'hiver , épo- que où les fleurs sont rares. C'est d'ailleurs un joli arbuste , dont les feuilles sont toujours vertes.

L'Ibéride toujours verte ressemble beaucoup à la pré- cédente -, mais ses feuilles sont linéaires. Elle est moins belle; cependant on la cultive aussi comme objet d'ornement. Elle vient en Italie et dans les Pyrénées.

L'Ibéride de Crète , Iberis umbellaia^ Linn. , a les feuilles lancéolées , aiguës , les inférieures dentelées et les supérieu- res très-entières. Elle croît naturellement dans l'île de Crète. Quoique annuelle, ses larges corymbes, très-garnis de fleurs , souvent de couleurs variées , lui donnent un aspect si agréable , qu'on la juge digne de concourir à rornenunt

1 B i: 5

(îes parterres. On la voit dans tous les jardins , elle fleurit en juillet et en août. On la sème souvent en place ; mais en général on la transplante lorsqu'elle est à moitié de sa crois- sance. Elle ne demande , au reste , aucune précaution par- ticulière.

L'Ibéride amÈre a les feuilles lancéolées , aiguës , pres- que dentées, et les (leurs en grappes. Elle est annuelle , et se trouve très-communément, et quelquefois très-abondamment, dans les lieux incultes et pierreux d'une grande partie de l'Europe. Elle fleurit pendant tout Tété. Ses feuilles mâchées sont amères.

L'Ibéride odorante a les feuilles linéaires , dilatées et dentées à leur extrémité. Elle se trouve dans les Alpes du Piémont. Son nom fait connoître le genre d'intérêt qu'elle porte avec elle.

L'Ibéride PINNÉE a les feuilles profondément divisées, les découpures éloignées, linéaires et aiguës. Elle est an- nuelle, et se trouve dans les parties méridionales de l'Eu- rope.

L'Ibéride a tige nue a les feuilles radicales presque pin- nées , la tige simple , presque nue , et les fleurs en grappes. Elle est annuelle , et s'élève au plus à la hauteur de deux à trois pouces. On la trouve dans les parties découvertes des bois sablonneux, souvent si abondamment, qu'elle en tapisse le sol. Elle fleurit au premier printemps. On la cueille presque immédiatement après fonte des neiges , pour la manger en salade. Elle forme un aliment aussi agréable que sain dans une saison les végétaux sont encore rares, et l'estomac a besoin souvent des antiscorbutiques. Celte es- pèce constitue aujourd'hui le genre appelé Téesdalie par Alton, et (iuÉi'iNiE par Bastard.

L'Ibéride a feuilles rondes sert maintenant de type au genre Hutchinsie. (b.)

IBERIS. Celte plante, de Dioscoride , est nommée aussi par lui carduniaiitica. Sa tige, haute d'une coudée environ, portbit des feuilles semblables à celles du iiasturiiuni ( cres- son ), mais plus vertes au printemps; ses fleurs très-petites et d'un blanc de lait,paroissoient enété, L'/é^/vsnaissoit dans les lieux incultes, Daniocrate, cité par Gallien , donne une description en vers de cette plante, qui de voit être fort com- mune , si l'on en juge d'après ce qu'il en dit , on la trouvoit sur les vieux murs , sur les anciens monumens , et presque partout; sa racine , très-échauffante , étoit employée pour guérir les sciatiques. Le mérne Damocrate rapporte qu^ Viberis portoit le nom de la contrée dans laquelle un mé- decin de ses amis avoit été guéri avec cette herbe. Prest^ue

6 I B T

tous les commentateurs pensent que cette herbe est la plante crucifère que Linnspus nomme lepidium iberis^ à laquelle peut irès-bien s'appliquer une parîie de ce que les anciens di- sent de Xîberh. Gallien , j^lius , etc. , ont cru que Viberis de Dioscoride et le leindium du même auteur, sont la n)ême plante ; mais Pline , qui s'accorde avec Dioscoride, nous ap- prend que le /<?/;«(r/«/m avoit la feuille du laurier, et qu'il éloit cnhivé parce qu'on mangeoit ses feuilles, tandis qu'on ne faisoil pas un semblable usage de \ iberis. Matthiole croit que ce qui est dil de Viberis dans Dioscoride , est apocryphe. SI semble que Linnseus a été de l'avis des premiers auteurs que nous venons de citer, puisqu'il appelle lepidium le genre il place cette plante des anciens , et qu'il lui donne le nom spécifique (Viberis. Mais son genre iberis est différent. Les plantes qui le composent sont des espèces de iJdaspiel deihlas- pidiumàc Touru-fort, eldesbotanistesqui lui sont antérieurs, excepté Rivin qui x\on\n\c iberis la plante que Linnœus a dési- gnée parle nom (Viberis iimbellata. Plusieurs espèces de ce genre sont cultivées dans nos jardins, et y portent le nom de thlaspi.

Adanson conserve le nom d'/7;«/zsà un genre qui comprend une grande partie des espèces du genre lepidium, Linn,, et il nomme arabis 1 iberis^ de Linnseus.

Cranlz rapporte à ce genre iberis^ le lepidium niderale ^ et le thïaspi bwsd pasloris^ Linn. Vahlen retire Viberis arabica, I^inn. oa subu/a n'a purpurea, Forsk. , qui est une espèce de lepidium. M. Bastard fait un genre guepinia ., àe Viberis midiraulis , et Moënch, le genre noccusa, de V iberis roiundifolia, Linn. V. ce mot et HuTCHiTSsiE. Tous ces changemens prouvent que le genre iberis a beaucoup de rapport avec les lepidium , et que ses ca- ractères ne sont pas assez précisés. V. Ibéride. (ln.J

IBESADE. Il paroît que les anciens Egyptiens nom- moient ainsi la Staphisaigre. V. Staphisagria. (ln.)

IBETSONÏE , Ibetsonia. Genre établi pour placer la PoDALYRiE GÉNISTOÏDE. Il est synonyme de Cyclopie. (li.)

IBEX des Latins. Cest le Bouquetin ou Bouc estain, quadrupède du genre des Chèvres, (desm.)

IBIARE. Espèce de Cécile, (b.)

ÏBÏARIBA et Ibairiba. Noms brasiliens synonymes d'ANDiRA. Ils appartiennent à un arbre que les Portugais nomment angelin. V. ce mot. (LN.)

IBIBE C'est une Couleuvre de la Caroline, (b.)

ÎBIBOBOCA. On appelle ainsi une Couleuvre du Brésil. (B.)

IBIGA. Nom italien des Bugles (ajuga). (ln.)

IBIJAU , Nyciibius ^yieUl. ; Capn'mulgus , Lalh. Genre de

l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la iamille des Ché- LlDONS. V. ces mois. Caractères: bec Irès-déprimé et garni ue soies à sa base , fendu jusqu'aux ycx, rétréci el crochu à la pointe ; mandibule supérieure munie sur chaque bord , vers son origine, d'une dent obtuse , très-prononcée chez l'oiseau vieux ; Tinférieure plus large , à bords renversés en dehors ; narines couvertes d'une membrane saillante ; langue cartila- gineuse, entière, triangulaire; tarses, en grande partie, garnis de plumes ; quatre doigis, trois devant , un derrière; les antérieurs unis à l'origine par une petite membrane ; les latéraux égaux; le postérieur robuste , épalé, aussi long que le doigt interne ; ongles crochus, creusés par dessous en gout- tière , l'intermédiaire non dentelé; cou très-court; oreilles très-amples ; yeux grands ; ailes très-longues ; jMemière ré- mige plus courte que la 5. «; les 2. <=, 3.^el4-' les plus longues de toutes; deux secondaires aussi longues que la 5/ des pri- maires. Lesibijaux diffèrent des engoulevents par leur bec di- laté en forme de dent sur chaque bord de sa partie supé- rieure, par leur mandibule inférieure recourbée en dehors ; par leur pouce robuste , épaté , el toujours dirigé en arrière , et enfin par leur première rémige plus courte que la 5.*. C'est d'après ces différences que je me suis délerniinc à en faire un genre particulier, qui n'est composé que d'une seule espèce, laquelle se trouve dans la Guyane, et que Monl- beillard adonnée pour une variété de V enfjoulevcnt noiiibo; mais, outre qu'elle en diffère par les attributs dont il vient d'être question, elle est presque de la taille d'une forte f^oi/cj?/e, tandis que l'autre n'est pas plus grand qu'une hirondelle.

Le GRAî^D Ibijau , Nyctll/ius grandis , Yieill. ; Caprimulgus grandis, Lath., pi. enl. de Ijuff., n." 325, sous la dénomination de grand crapaud-volant de Cayenne, a douze pouces de longueur totale; lebec long de trois pouces, pris des coins la bouche; la queue un peu étagée , et dépassée par les ailes en repos de quelques lignes; son plumage est brun et tacheté de noir, de fauve et de blanc, principalement sur le dos , les ailes el la queue ; la poitrine est d'un h\un plus foncé que les lâches ; la tête, le cou et le dessous du corps ont des raies transversales des mêuies couleurs. Ou voit des individus qui portent un plu- mage plus rembruni. (jctle espèce esf solitaire, se lientdansks arbres creux, et préfère ceux qui sont à portée des eaux. Le PETIT Ibijau. F. Engoulevent ^orneo. (v.) ÏBIK. Nom turc de la Huppe, (v.)

IBIO. !Nom italien de THiÈBLE, Sambucm ehuïus, (ln.) IBl-PITANGA. C'est le Jambosier gémiflore. (b.) IBIRA. Pison, dans son Histoire du Brésil , donne ce nom à un arbrisseau retrouvé par Aublet à la Guyane : _ c'est le

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Xylopia frntescens de ce botaniste et de Willdenow qui ne pense pas que les synonymes indiqués par Aublet soient exacts, (ln.)

IBIRAPITANGA. C'est Farbre qui donne le Bois de Brésil. (F. au mot Brésillet.) C'est aussi le Plitse rouge.

IBIS , Ibis , Vieill. ; Tanialus ^ Lath. Genre de Tordre des EcHASSiERS , et de la famille des Falcirostres ( Voyez ces mots ). Caractères : bec plus long que la tête , épais et presque carré à sa base , ensuite un peu plus grêle , presque cylindrique , arqué , à pointe lisse , arrondie et obtuse ; mandibule supérieure garnie de deuxcrénelures presqu'à son bout ; narines linéaires, situées dans les sillons; langue trian- gulaire , très-courfe , enfoncée dans le gosier, lisse, épaisse, cartilagineuse et frangée à son origine ; lorum dénué de plumes ; quatre doigts allongés , trois devant , un derrière ; les antérieurs unis à la base par une membrane, le posté- rieur portant à terre sur plusieurs phalanges ; ongles courts , un peu courbés , presque obtus ; l'intermédiaire (juelquefois pectine sur son bord interne ; la première rémige la plus lon- gue de toutes.

Les ibis ont , au premier aperçu , une grande ressem- blance avec les courlis ; aussi Brisson les a réunis et les a dé- crits, ainsi que Buffon, souscenom; Gmelinet Lalbamles ont séparés , et l'on a continué à se conduire de même. En effet , les couriis diffèrent essentiellement des ibis en ce qu'ils n'ont ni à la tête , ni à la gorge, aucune partie nue ; en ce que leurs doigts sont plus courts , et que les deux extérieurs sont les seuls qui soient réunis par une membrane, l'interne étant to- talement libre; et en ce que leur pouce étant articulé plus haut sur le tarse, ne porte à terre que sur son bout. Aussi n'ont-ils pas le pouvoir de se percher comme font les ibis. On a cru devoir encore isoler les couricacas , qui ont cependant plu- sieurs caractères communs avec les ibis , et réserver pour eux seuls le nom de tantalus ; ils en diffèrent spécialement par leur bec aussi large que la tête à sa base , un peu comprimé laté- ralement, sans cannelures, et échancré vers le bout.

Les ibis vivent de vers, de petits poissons , de petits co- quillages, d'insectes aquatiques, et même terrestres, que quel- ques-uns vont prendre jusque dans les charognes. La plupart nichent sur les grands arbres ; tous sont monogames, nour- rissent leurs petits dans le nid , et ceux-ci ne le quittent qu'en état de voler. On trouve des ibis en Europe , en Afrique, en Asie , et en Amérique. Jusqu'à présent on n'en a pas encore découvert dans l'Austraiasie, que je sache;

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* L'Ibis acalot , Ibis mexicana ^ Vleill. ; Tontahis mexicu- mis , Lalh. Jai rangé cet oiseau dans ce genre , parce qu'il a, selon Fernandez , qui l'appelle amcaloil ^ i.°. le bec courbé en arc, long de deux palmes el médiocrement grêle ; 2." le devant de la face jusqu'à l'angle extérieur des yeux dé- nué de plumes et couvert d'une peau glabre ; deux caractè- res qui signalent les iiis. De plus , Fernandez, lui-même , dit que c'est peut-être l'oiseau que les modernes nomment cour- lis , ou du moins un oiseau du même genre; et l'on saitque les ibis ont été appelés courlis par la plupart des auteurs. '

\Jacalot a le devant de la face couvert d'une peau rougeâ- tre ; la tête et le cou revêtus de plumes brunes , blanches et vertes , et quelques-unes d'une teinte qui tire sur le jaune ; le dos et le croupion offrent un mélange de vert et de noirâ- tre ; les plumes des parties inférieures sont brunes et rouges ; les couvertures supérieures des ailes, vertes; les pennes d'un vert éclatant à reflets dorés et violels ; le. bec est bleu ; l'iris d'un rouge de sang , le tarse noirâtre. Je soupçonne que c'est un oiseau qui n'a pas encore pris la livrée de 1 âge adulte. On le trouve au Mexique , il se tient et niche sur les bords des lacs et des étangs. Le curucau rasé du Paraguay pourrolt bien être l'oiseau parfait; aussi M. de Azara soupçonne que celui-ci est Vacaruloil de Fernandez. Ce curucau a la partie nue de la tête et le tarse rougeâtres; le bec d'une cculfeur olive claire ; l'iris brun ; tout le plumage noir avec des reQets violels sur le corps, et d'autres d'un vert foncé sur les ailes et la queue. Longueur totale , dix-sept pouces et demi.

L'Ibis a ailes cuivrées. Ibis chalcoplera^ Vieill. , se trouve en Afrique. Il a deux pieds quatre pouces de lon- gueur totale ; le bec long de quatre pouces cinq lignes ; les pieds courts ; la queue carrée à son extrémité ; les yeux en- tourés d'une peau nue d'un rouge sanguin , ainsi que l'arête de la mandibule supérieure ; la tête d'un gris uniforme : le cou , la poitrine et le ventre de deux nuances grises ; une raie blanche et étroite, qui part de l'oreille et descend sur une partie du cou ; le dos , les grandes couvertures des ailes , d'un gris-brun bronzé; les petites couverturesd'un vertlustré chan- geant en violet clair ; l'extérieur des moyennes d'une couleur de corne bronzée; le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'un gris à reîlets verdâtres ; les grandes pennes des ailes et celles de la queue d'un beau bleu changeant en violet foncé ; la partie nue de la jambe brune ; les tarses et les doigts rouges.

L'Ibjs blanc ou SACRÉ, Ibis religiosa , Cuvier; Tan- talus œthiopicus^ Lalh., pi. i dè-l'/Zis^. ^e /V/;^ par Savigny, De grands souvenirs s'attachent au nom de cet oiseau ; la

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pensée se reporte vers un peuple célèbre cle l'antiquité , ha- bitant d'une terre féconde en merveilles, et gouverné par des instilutions sociales qui paroisscnt, au premier aperçu, d'une extrême singularité. Plusieurs espèces d'animaux , et même des substances inanimées, furent, cheT; les anciens Egyptiens, les objets de la vénération publique ; on leur rendit des hon- neurs divins , et on leur établit un culte pnliculier. Une mul- titude d'êtres que nous sacrifions sans scrupule à nos besoins et à nos fantaisies, quelques-uns même de ceux qui nous pa- roissent vils , transformés en dieux, obtinrent long-temps les hommages d'une nation eniiére. Rome , au temps de sa splen- deur et de sa corruption , se moqua de celte foijle de divini- tés , dont les unes eloient nourries dans d"s éta'ubîs , ou cher- cboient leur proie dans la fange, et les autres croissoient dans les jardins.

Une prodigieuse et facile fertilité répandoit ses trésors sur des campagnes dont le sol étoit , pour ainsi dire, factice et comme d'emprunt. Pour le maintenir dans cet état prospère , ses habitans ne dévoient négliger ni les soins , ni les précau- tions , ni les travaux, et ils trouvoient dans le bœuf un puis- sant et précieux auxiliaire. Mais un limon souvent ramolli par des eaux bourbeuses et stagnantes, toujours échauffe par un soleil ardent, devenoit le berceau et la retraite d'une fouie de reptiles et d'insectes dégoûtans ou venimeux, qu a;iciui effort de l'industrie humaine n'auroit pu détruire , e^donf le nombre forçoit à invoquer l'assistance de la nature. Il failoit donc, par des ménagemens, fixer sur ce terrain fangeux , ou y appeler, à des époques régulières, quelques espèces d'animaux protecteurs qui fissent une guerre constante et heureuse à une tourbe d'êtres importuns ou malfaisans. D'un autre coté , des principes d'hygiène ; fondés sur de longues observations, exi- geoient la culture et la multiplication de certaines plantes , afin que leur usage fût à la portée de tous.

A présent, si l'on veut bien se rappeler qu'en Egypte les chefs du gouvernement et les prêtres furent les seuls hommes instruits, et que la masse de la nation resta ignorante et gros- sière , l'on concevra aisément qu'il eùî été bien difficile de graver dans des esprits lourds et sans lumières , la nécessité de ne point inquiéter tel ou tel animal, de cultiver telle ou telle plante, plutôt que d'autres, peut-être plus agréables. Les meil- leurs raisonneihens , quelque répètes qu'on puisse les suppo- ser, n'auroient point entraîné la persuasion, et 1 intérêt privé ou l'insouciance particulière ne s'y seroieui point arrêtés. Une saine politique, opéra. en un instant, ce que le temps, les exhortations, les lois prohibitives , n'auroient pu obtenir com- plètement. Tout ce qui devoit être protégé , ménagé ou soigné.

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eut part à une sorte d'apothéose ; des divinités parurent à ia place de choses vulgaires ; le respect pahlic les environna ; quelques-unes eurent des autels et des ministres; on leur fit prononcer des oracles, on emhanma des bêles après leur mort , et des sépultures privilégiées leur furent consacrées. Cet appareil religieux produisit tout à coup ce que l'on auroit en vain attendu de la législation civile ; et comme il se rap- portoit presque entièrement à l'agriculture, une abondance presque miraculeuse fut le prix d'institutions en apparence si ridicules, ou, si Ton veut, la suite de la crédulité des Egyp- tiens.

Certes , il ne faut pas de grands efforts de raisonnement pour prouver qu'il n'y avoit que siiperslllion et préjugé. Mais peut-on les condamner, lorsque l'on sait qu'ils mainle- noient l'ordre social et la prospérité publique :' Les étrangers les plus illustres qui visitèrent l'Egypte, montrèrent de la vénération pour des opinions qu'ils ne partageoient point , et ils tinrent à honneur d être initiés à des mystères qui ne pou- voient en être pour des hommes éclairés. Si (|uelque prétendu philosophe s'étoit montré au milieu des Egyptiens, élfûl par- venu à les convaincre de ia futilité de leur croyance , tant d'objets sacrés jusqu'alors fussent devenus la proie de la cupi- dité et de l'intérêt particulier ; la race des bo&ufs eût bientôt dégénéré et se seroil éteinte ; l'agriculture se seroit trouvée sans activité ; les canaux se seroient comblés ; le sable des dé- serts auroit amené la stérilité sur des terres naguère apa- nage de l'abondance ; des reptiles sans nombre , des myria- des d'insectes , dont les ennemis naturels auroient cessé d'ê- tre protégés , seroient devenus un fléau redoutable pour le pays , et le tour.oient continuel de ses habitans ; enfin l'on auroit vu l Egypte tomber en peu dfr temps , de l'état le plus florissant, dans la dégradation et la langueur, pauvre, cou- verte des hommes lés plus misérables du monde , n'opposant plus que de foibles barrières à l'envahissement de son terrain par les sables, telle-, en un mot , qu'elle est aujourd'hui entre les mains du farouche Musulman , plus superstitieux sans doute que l'antique Egyptien, mais qui , ne fondant sa domi- nation que sur la force et l'abus de ses armes , s'est peu soucié de faire tourner ses préjugés au profit du bien général.

Parmi cette foule de divinités qui pulluloient sur le sol de l'ancienne Egypte , quelques-unes n'étoient adorées que dans quelques districts, tandis que d'autres avoienl obtenu un culte universel. Du nombre de ces dernières étoit l'ibis. C'éloit l'espèce sacrée par excellence : quiconque luoit un de ces oi- seaux, même involontairement, nepouvoit éviter le dernier supplice. Diodore de Sicile assure qu'il ne rapporte point

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celte coutume sur la foi d'autrui, et qu'il en a vu des exemples dans son voyage dEgyple. Le peuple , en pareille circons- tance , n attendoit pas toujours le jugement prononcé contre le meurtrier ; il Tenlraînoit et le irait oit de la manière la plus cruelle. Si les prêtres s'étoient contentés de dire que le natu- rel des ibis les portant à détruire les reptiles, ces oiseaux cxi- geoienl des ménagemens et des égards, ils n'eussent pas excité un pareil enthousiasme ; mais ils inventèrent des fables qui firent de Fibis un objet de reconnoissance et de vénération. Si les dieux daignoient se manifester sous une forme sensible , ce devoil être sous la figure de cet oiseau. Déjà dans la grande métamorphose , le dieu bienfaisant, Tholh ou Mercure , avoit subi celte transformation. On feignit que , chaque année , les ibis alloient à la rencontre des serpens et les tuoient dan«>un défilé. Hérodote prétend avoir vu ce défilé. « 11 y a , dit-il, dans l'Arabie, assez près de la ville deBulo, un lieu je me rendis pour m'informcr des serpens ailés. Je vis, à mon arrivée, une quantité prodigieuse d'os et d'épines du dos de ces serpens. Il y en avoit des tas épars de tous les côtés , de grands , de moyens et de petits. Ce lieu sont ces os amoncelés , se trouve à l'endroit une gorge resserrée entre des mon- tagnes débouche dans une vaste plaine qui touche à celle ^l'Egypte. On dit que ces serpens ailés volent d'Arabie en Egypte , dès le commencement du printemps ; mais que les ibis allant à leur rencontre , à l'endroit ce défilé aboutit à la plaine , les empêchent de passer et les tuent. Les Arabes assurent que c'est en reconnoissance de ce service , que les Egyptiens ont une grande vénération pour l'ibis, et les Egyp- tiens conviennent eux-mêmes que c'est la raison pour laquelle ils honorent ces oiseaux. » {Eutrop. , n.° yS , traduct. de Lar- chor.) Toutes ces exagérations avoient un but utile , et con- tribuèrent pendant plusieurs siècles à la richesse comme à la salubrité de l'Egypte.

IjCs voyageurs modernes, en visitant les débris de la splen- deur d'une contrée jadis si célèbre, aujourd'hui si avilie , mi- rent un grand empressement à connoître un oiseau qui avoit figuré avec tant d'éclat dans la légende sacrée de ses anciens habitans. Presque tous se sont mépris sur la vraie nature de l'ibis, que les uns ont confondu avec la cigogne^ d'autres avec quelques espèces de hérons, quelques-uns avec un vau- tour., etc.

C'est à M.^ Bruce, illustre voyageur anglais , que l'on doit la connoissance exacte d'un oiseau au sujet duquel on n'éloit pas d'accord, parce qu'on ne levoyoit plus dans les mômes contrées qu'autrefois; et c'est à M. Savigny, qui a observé les ibis en Egypte , que nous devons les détails les plus iuté-

rcssans sur ces oiseaux. Consultez son Histoire naturelle et my- iliologitfue de /'iliis.

11 porte, dans la Basse-Ethiopie, le nom arabe ahou-han- nès^ c'est-a-àire père de Jean, parce qu il paroîî en plus grand nombre vers la fête de saint Jean , époque à laquelle les pluies commencent en Abyssinie, et ou des vols innombrables d'oiseaux aquatiques se réunissent sur les b;)rds du Nil.

Cuffon avoit bien senti qu'il ne résultoit qu'incertitude et contradiction des rapports que les voyae;eurs avoienl faits au sujet des ilis sacrés; il me recommanda, lorsque je partis pov,r rÉgyple, de lui envoyer des corps embaumés de cette espèce d'oiseaux. Je lui fis passer plusieurs pots de terre cuite, tirés an puits des oiseaux ^ dans les catacombes de Saccarah; quel- ques-uns contenoient des momies dibis , et Buffon reconnut, par la fonne du bec de l'oiseau, qu'il appartenoit à un genre entre la cigogne et le courlis. Les méthodistes modernes ont adopté ce nouveau genre.

Cependant Buffon, qui n'eut à examiner que des momies sur lesquelles le plumage n'existoit presque plus, ne put déter- miner avec précision l'espèce de ces oiseaux; il crut devoir appliquer à son ihis blanc ce que l'on avoit dit de 1 ibis sacré , et c'est en ceci que M. Bruce a rendu un nouveau service à la science. En le laissant parler lui-m.ême, j'observerai que les fragmens de description de l'ibis, qui se trouvent dans les écrits d'Hérodote , de Strabon, etc., se rapportent parfaite- ment avec la description qu'en donne le voyageur anglais; en sorte qu'en ceci, de môme qu'en plusieurs autres circons- tances , l'on ne s'est éloigné de la vérité , que parce que Ton a dédaigné de suivre les indications des anciens.

« h' abou-hawics {Vibis sacré), dit M. Bruce, a le bec fait comme le courlis ; c'est-à-dire qu'il est au?: deux tiers droit, et ensuite recourbé, et qu'il a le dessus vert et le dessous noir; ce bec a cinq pouces et demi de longueur; la jambe a six pouces de longueur depuis la jointure de la cuisse jusqu'à celle du pied : l'os en est rond et dur, et c'est une remarque qui a été faite par Cicéron; depuis la jointure de la jambe jusqu'au corps, la cuisse a cinq p )uces et diîmi; quand l'oiseau se tient debout, il a , depuis le bas du pied jusqu'au milieu du dos , dix-neuf pouces ; son œil a un pouce d'ouverture ; ses jambes et ses pieds sont noirs ; il a les pieds divisés en quatre doigts, dont trois en avant et un en arrière; les trois de de- vant sont armés d'ongles très-droits et très forts ; sa tête est brune , et la même couleur s'étend jusqu'au dos , c'est-à-dire sur tout le dessus du cou; la gorge , l'estomac, les cuisses et le dos sont blancs ; il est d'un noir foncé sur les grandes plu- mes des ailes jusqu'à treize pouces de la queue , ainsi que de-

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p:iis l'exlrsmiîJ Je la queue Jusqu'à six pouceà sur le cloS. Cette description ne convient qu'à l'oiseau dans son premier âge. F. ci-après.

" Les proportions du bec , du tibia , de l'os de la cuisse et du crâne , compares avec les restes les plus parfaits des ibis qu'on a trouvés dans les tombeaux des momies , sont absolu- ment les mêmes Quoique les plumes des ibis embaumés

soient brûlées, il est aisé d'en discerner la couleur, et surtout le noir des ailes ; mais , je le répète , l'accord des proportions ne laisse aucun doute. » (s.)

M. Savigny nous a prouvé que les ibis ne sont point relégués en Ethiopie, comme le pensolt Bruce; qu'ils se trouvent dans toute la Basse- Egypte , pendant une partie de l'année , et que tout le monde les y connoit. UiMis hlanc n'y porte pas le nom d aùuu-Jwnnès , comme en Ethiopie; mais on le dislingue sous un autre nom, qui exprime la courbure de son bec; car les Arabes l'appellent mengel , abou-meiigel , ce qui signifie la faucille , ou , à la lettre , le père de la faucille. On doit s'en rapporter à ce savant naturaliste, puisqu'il a étudié et observé Vibis hlanc dans la nature et embaumé.

Cet oiseau dans l'âge adulte , après quelques mues , aune partie de la tête et le cou nus; mais dans sa jeunesse, les joues , le bas du cou et la gorge entière sont revêtus de plu- mes petites, rares et cornme semées sur la peau, qu'elles ne recouvrent qu'imparfaitement ; le dessus de la tête et la nuque sont revêtues deplumesplusgrandes, mieuxfournies, assezlon- gues à l'occiput pour y former une sorte de huppe , si l'oiseau avoit le pouvoir de les relever ; ces plumes, celles du sommet de la tête, des joues et du derrière du cou, sont d'un noir à reflets, etquelques-unessontbordéesde blanc; cellesdelagorge portent cette dernière couleur; mais dans un âge plus avancé, à l'époque ces parties n'ont plus de plumes , la peau nue perd peu à peu sa couleur naturelle pour en prendre une qui tire sur le noir; l'extrémité des ailes est de celte teinte; les grandes pennes sont terminées par un noir cendré, luisant, dans lequel le blanc forme des cchancrures. obliques ; les se- condaires par un beau noir chargé de rellels verts et violets; les troisième ou quatrième pennes internes sont même en- tièrement de ce noir à riches reflets , et les barbes en devien- nent , avec l âge , si excessivement longues et effilées , qu'elles couvrent tout le croupion, et que retombant par-dessus le bout des ailes , elles cachent encore une partie de la queue , dont les pennes sont blanches comme le reste du plumage. Le noir du croupion fait avec le blanc une forte échancrure , laquelle, comme le dit Plutarque , retraçoit aux Egyptiens rimasfe de ia lune dans sou croissant.

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n Les ibis, ajoute M. Savigny, ne s'arrêtent en Egypte que peu de temps; ils n'approchent pas du Caire, dont les envi- rons sont trop arides it trop fréquentés; ils se tiennent peu le long du tleuve ; pour les découvrir soi-même , il falloit, à l'époque de leur arrivée , les chercher dans l'intérieur du pays, des voyageurs eussent souvent risqué leurs jours, loin de pouvoir le parcourir en toute liberté. » Ce savant naturaliste n'a pu les suivre^ s'en procurer et les examiner attentivement que dans les environs de Dainiette et de Meu- zabé, et ne les a retrouvés, en certain nombre, que près de Kafr-Abou— Saïd, sur la rive gauche du Nil, à trois mille mètres de ce fleuve, dans de grandes inondations qui s'éten- doient jusqu'au lac Burlos.

h'iôis blanc vit quelquefois isolément , quelquefois par pe- tites troupes de huit à dix; il a le vol puissant et élevé. Ces oiseaux volent le cou et les pattes étendus horizontalement, comme tous ceux du môme genre, et de temps en temps ils jettent tous ensemble des cris très- bas et très-rauques , plus forts que ceux des noirs ( les ibis verts ) ; ils restent des heures entières sur les terres nouvellement abandonnées par îes' eaux, au même endroit , occupés sans cesse à fouiller la fange avec leur bec. Us se tiennent assez constamment pressés les uns contre les autres. On ne les voit jamais , comme nos courlis, s'élancer et courir avec rapidité; mais ils vont tou- jours pas à pas. Ces oiseaux sont aujourd'hui comptés parmi ceux qui ne nichent point en Egypte; et l'on ne sait ils se propagent. Suivant le rapport des habilans, les ibis blancs ar- rivent dès que le Nil commence àcroître; leur nosnbre semble augmenter comme les eaux du fleuve , pour diminuer ensuite ave c elles , et on n'en voit plus lorsque l'inondation est pas- sée. On peut, d'après cela, fixer leur émigration vers le milieu de juin ; et c'est assez le temps Bruce indique leur arri- vée en Ethiopie. Quand les inondations font des progrès, que les eaux deviennent plus profondes, et s'étendent chaque jour, les ibis sont obligés de refluer vers des terres plus élevées ; ils s'approchent alors du Nil, viennent autour des villages, ils se posent dans les rizières, les luzernes, le long des canaux et sur les petites digues dont on environne la plupart des terrains cultivés. Lorsque les eaux, parvenues au terme de leur accroissement, baissent ensuite et se retirent peu à peu, les ibis les suivent et ne s'éloignent de même que len- tement. Les coquillages fliviatiles qae les ibis préfèrent en Egypte , sont des unlvalves de plusieurs genres , des planor- bes, des ampuUaires, des cyclostomes, etc. (Extrait de l'ou- vrage indiqué ci-dessus. )

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L'Ibis blanc des pi. enl. de Buffon, n." 089, n' appartient point, à ce genre. V. Couricaca Solleïkel.

L'Ibis blanc d'Amérique, îblsalha, Vielll.; Tantalus albus, Lalh., pi. enl. deBuff., n." giS. Cette espèce, commune dans Ips Florides et à la Louisiane, est rare à la Guyane. On peut , d'après son plumage, la confondre avec ïihis /oi/g^e portant encore sa première livrée ; mais elle est un peu plus grande. Les pieds, le bec, le tour des yeux et le devant de la tête sont d'un rouge pâle; tout le plumage est blanc, excepté les quatre premières pennes de Taile, qui sont d'un vert obscur à leur extrémité. La femelle ne diffère pas du mâle, et tous deux ont ia chair et la graisse d'un jaune de safran.

Ces oiseaux ne font que paroîtrç à la Caroline; ils y arri- vent au commenceinent de l'automne , fréquentent les terres Lasses et marécageuses, y demeurent environ six semaines, et disparoissent ensuite jusqu'à l'année suivante.

L'Ibis des bois, Ibis syhmtka^ Vieill.; Tantabts cayanensis , Lath.,pl. enl. deBuff., n.» 820, est de la taille de notre co.'</7/5î'e/^. Il a le bec verdàlre ; la base des mandibules et la peau nue qui entoure